L’accompagnement à la VAE multiplie les chances de réussite au diplôme d’éducateur spécialisé

15/03/2010

C’est une première et ça marche ! L’accompagnement à la VAE financé par l’Opca de branche, Unifaf, augmente sensiblement le taux de réussite au diplôme d’éducateur spécialisé. Preuve qu’en matière de validation des acquis, jouer collectif peut rapporter gros.

Le Conservatoire national des arts et métiers a remis à Unifaf, l’Opca de la branche sanitaire, médico-sociale et sociale, secteur privé à but non lucratif, son rapport d’évaluation du dispositif d’accompagnement et d’accès au diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé (DEES) par l’expérience, a-t-on appris via un communiqué diffusé vendredi 30 mai par le Cnam. Unifaf est le premier Opca de branche à proposer ce type d’accompagnement, jusqu’alors chasse gardée de l’Education nationale, qui délivre le DEES.

 Le rapport montre notamment que 36 % des candidats ayant réalisé une VAE en 2005 et 2006 ont choisi ce dispositif d’accompagnement ; leurs résultats sont meilleurs que ceux des autres candidats, tous dispositifs confondus (Education nationale et Unifaf). En effet, 41% des candidats ont validé totalement le diplôme, tous dispositifs, contre 57% parmi les postulants accompagnés au niveau de la branche. Tandis que 20% des candidats n’ont obtenu aucune validation. Contre seulement 9% parmi les salariés accompagnés par la branche. L’aide à la VAE financée par Unifaf augmente donc sensiblement les chances de réussite au diplôme d’éducateur spécialisé. Ces salariés ont tous conclu avec leur employeur un contrat formalisant cet accompagnement, financé par Unifaf dans le cadre du plan de formation.

Dans sept régions, le dispositif constitue la principale offre d’accompagnement VAE du DEES. Ainsi, en Bretagne et en Picardie, les rectorats ont laissé l’accompagnement à la branche, « parce qu’ils croulaient sous les dossiers », explique Pascale de Rozario, sociologue des professions, responsable de la mission Développements européens et formation au sein de la direction nationale des formations du Cnam. Tandis que dans d’autres, en Rhône-Alpes et Ile-de-France notamment, les rectorats ont choisi de garder la main, grâce à des moyens supplémentaires apportés par le Fonds social européen.

Parallèlement, ce dispositif « répond à un besoin individuel et collectif, en conciliant deux logiques parfois perçues comme contradictoires : une logique de parcours de professionnalisation et une logique de validation », souligne Pascale de Rozario. En proposant un encadrement collectif du droit individuel de la VAE, l’évaluation confirme « le rôle central de la branche et de son Opca dans la professionnalisation des acteurs, l’appropriation d’une culture de validation des acquis, et le soutien à une gestion prévisionnelle des emplois, des qualifications et des compétences ».

En s’appuyant sur ces résultats encourageants, le rapport préconise le maintien du « DSB » (dispositif de soutien de branche). Ce qui n’était pas évident au départ en raison de son coût. « La commission paritaire nationale pour l’emploi s’est posé la question, conseillant dans un premier temps aux employeurs de financer eux-mêmes cet accompagnement », explique la sociologue. Les employeurs sont pour leur part d’ardents défenseurs de la pérennisation. Il faut dire que le processus d’accompagnement à la validation dure en moyenne 140 heures pour un coût horaire d’environ 50 euros. Multiplié par 3 000, cela représente une charge non négligeable.

Les résultats seront diffusés dans le cadre de « restitutions régionales » qui débuteront en juin 2008. La première séance se déroulera en Bretagne le 14 juin. Sans oublier le colloque national programmé à Paris le 11 décembre 2008.

Le rapport final de 340 pages a été transmis aux représentants de la branche, de l’Opca, de la Direction générale des affaires sociales et des réseaux de formation du secteur (Aforts, GNI).

D’une durée de neuf mois, l’enquête a été élaborée à partir de 406 entretiens conduits dans neuf régions et sur l’analyse statistique du profil de 1 767 candidats à la VAE, parmi les quelque 3 000 personnes ayant bénéficié depuis 2004 du dispositif. « Celui-ci s’appuie sur un réseau de 28 pôles ressources labellisés et consiste en un accompagnement personnalisé de 175 heures, financé sur fonds mutualisés, et qui va bien au-delà des 24 heures prévues par la loi », précise le communiqué.
Autres actualités Mayor